par T. Austin-Sparks
Chapitre 3 - Un Modèle de Prière d’Intercession
« Et lorsque j’entendis ces paroles, je m’assis et je pleurai; et je menai deuil plusieurs jours, et je jeûnai, et je priai le Dieu des cieux, et je dis, Je te supplie, ô Éternel, Dieu des cieux, le Dieu grand et terrible, qui gardes l’alliance et la bonté envers ceux qui t’aiment et qui gardent tes commandements! Je te prie, que ton oreille soit attentive et que tes yeux soient ouverts, pour écouter la prière de ton serviteur que je fais aujourd’hui devant toi, jour et nuit, pour les fils d’Israël tes serviteurs, et la confession que je fais touchant les péchés des fils d’Israël, que nous avons commis contre toi; moi aussi et la maison de mon père, nous avons péché. Nous avons très-mal agi contre toi, et nous n’avons pas gardé les commandements et les statuts et les ordonnances que tu as commandés à ton serviteur Moïse. Souviens-toi, je te prie, de la parole que tu as commandée à ton serviteur Moïse, en disant, Si vous êtes infidèles, je vous disperserai parmi les peuples; et si vous revenez à moi, et que vous gardiez mes commandements et que vous les pratiquiez, quand vos dispersés seraient au bout des cieux, je les rassemblerai de là et je les ramènerai au lieu que j’ai choisi pour y faire demeurer mon nom. Et ils sont tes serviteurs et ton peuple, que tu as rachetés par ta grande puissance et ta main forte. Je te supplie, Seigneur, que ton oreille soit attentive à la prière de ton serviteur, et à la prière de tes serviteurs qui prennent plaisir à craindre ton nom; et fais réussir aujourd’hui ton serviteur, je te prie, et donne-lui de trouver miséricorde devant cet homme. Or j’étais échanson du roi. », Néhémie 1 :4-11
Il me semble que l'on peut condenser cette prière en six aspects ou caractéristiques différents, et nous découvrirons ce qu’ils sont, à mesure que nous lirons ensemble.
« Et lorsque j’entendis ces paroles, je m’assis et je pleurai; et je menai deuil plusieurs jours, et je jeûnai, et je priai le Dieu des cieux, et je dis… », verset 4
Je pleurai; je menai deuil; je jeûnai. C'est là certainement une angoisse, une passion, une douleur; et c'est là le premier trait de la prière d'intercession. C'est là que commence toute prière d'intercession dans un état du cœur comme celui-là. Nous avons cherché à rendre clair le fait que tout, dans le livre de Néhémie, est le résultat de cette passion, de cette préoccupation pour les intérêts du Seigneur, qu'il est tout entier le résultat de la prière, que cette prière est celle de la douleur, du fardeau. Nous avons à nous arrêter sans cesse pour nous demander avant tout si l'état spirituel du peuple du Seigneur nous donne cette profonde tristesse du cœur. Avons-nous jamais pleuré pour le témoignage ? Avons-nous jamais été dans l'affliction, à cause des conditions spirituelles du peuple de Dieu ?
Puis vient la deuxième chose : « Je te supplie, ô Éternel, Dieu des cieux, le Dieu grand et terrible, qui gardes l’alliance et la bonté envers ceux qui t’aiment et qui gardent tes commandements!», Néhémie 1 :5. Que représente cela ? Nous avons ici une loi très importante et qui agit dans la véritable prière d'intercession, une connaissance du Seigneur, c'est-à-dire connaître le Seigneur, savoir à quel Dieu nous avons affaire. Nous trouverons, à mesure que se développe cette prière, que cette connaissance du Seigneur ressort beaucoup plus complètement; car Néhémie ramène Dieu à Sa propre Parole, comme cela est écrit dans le livre du Deutéronome, et il montre que ce que l'Éternel avait alors dit à Son peuple s'accomplit ici littéralement; et c'est là-dessus qu'il base sa prière. Ce que l'Éternel avait dit était en fait ceci: « Si vous n'observez pas Mes commandements, Je vous disperserai parmi les nations, et vous ne serez plus un peuple pour Moi ». Et Néhémie dit : « Tu demeures fidèle à Ton alliance. Bien plus, Tu as dit que si nous revenions à Tes commandements, Tu nous rassemblerais à nouveau. », (voir Deutéronome 28 :64 à 30 :13). Nous le voyons, il connaît le Seigneur. Il y a une passion, une préoccupation, une douleur, mais il connaît le Seigneur; c'est cela qui est la base de tout.
« Je te prie, que ton oreille soit attentive et que tes yeux soient ouverts, pour écouter la prière de ton serviteur que je fais aujourd’hui devant toi, jour et nuit, pour les fils d’Israël tes serviteurs, et la confession que je fais touchant les péchés des fils d’Israël. », Néhémie 1 :6.
Arrêtons-nous à la clause centrale : « Prière… que je fais… jour et nuit ». C'est là la persistance dans la prière, la persévérance, ou aussi de l'importunité. Cela représente la volonté de ne pas permettre que cette question passe inaperçue, qu'elle soit traitée sans sérieux; cela signifie qu'il tient bon en la présence de Dieu, au sujet de ce qu'il a sur le cœur. L'on pourrait sans doute en dire beaucoup plus à cet égard; mais la prière d'intercession ne consiste pas à se précipiter en la présence de Dieu, pour dire rapidement quelque chose et se retirer aussitôt. La prière d'intercession qui amène l'accomplissement du dessein de Dieu est quelque chose qui constitue un fardeau continuel, jour et nuit. Nos cœurs seront ici encore, j'en suis persuadé, grandement exercés. Je ne sais qui de nous pourra soutenir le défi. C'est à chacun de nous à reconnaître devant Dieu si, dans nos moments de veille durant la nuit, notre cœur monte spontanément vers le Seigneur ; ce ne peut être qu’une phrase, un seul cri; mais cela représente ce qu'est notre fardeau continuel, la chose qui est là, tout le temps sur notre cœur. Nous pouvons penser à un millier d'autres choses, lorsque nous nous réveillons pendant la nuit, mais la première chose, c'est le fardeau de notre cœur qui s'élève au Seigneur, à l'égard de Ses intérêts, de Son témoignage. « Prière... que je fais… jour et nuit. » La chose est toujours présente, c'est de la persistance, de la continuité. C'est là un trait de la prière d'intercession véritable, que nous ayons une douleur, un fardeau, et que nous ayons la compréhension ou la connaissance du Seigneur; c'est alors que nous avons la persistance ou l'importunité.
Nous arrivons maintenant à la chose suivante : « La confession que je fais touchant les péchés des fils d’Israël, que nous avons commis contre toi; moi aussi et la maison de mon père, nous avons péché. », Néhémie 1 :6.
Il y a une identification dans une prière comme celle-là. Lorsqu'un homme confesse ce qui n'est pas entièrement sa faute, d’une chose dont beaucoup d'autres sont responsables aussi bien que lui, lorsqu'il la confesse comme si elle était son propre péché, c'est une identification. Une confession de ce genre, est un aveu, et est une repentance. Je pense donc que nous pouvons parler de cela comme du caractère de la confession. Si nous employions une phrase au lieu d'un mot, nous dirions que c'est une repentance vicariale, que c'est se repentir en faveur des autres. Mais, la confession, c'est suffisant; elle entraîne tout cela avec elle. Nous avons essayé de nous dire à nous-mêmes, dans ce message, que nous ne devions pas nous considérer comme étant à part des autres, détachés d'eux, et les regarder pour les juger, les condamner et les critiquer, comme si nous n'avions aucune part avec eux. Nous sommes les membres d'un seul Corps; si l'un des membres souffre, tous les autres souffrent avec lui, et la souffrance est celle de tout le Corps. Pour Christ, je suis sûr qu'il en est ainsi, qu'il souffre dans la mesure où s'affaiblit une partie de Son Corps, parce qu 'Il a besoin de tout le Corps en plénitude, pour la plénitude de Son expression et de Sa réalisation. Ainsi Il souffre, et si le Corps, dans l'une de ses parties, s'affaiblit, nous souffrons de la souffrance de Christ. N'est-ce pas là ce que veut dire l'apôtre, lorsqu'il déclare : « Maintenant, je me réjouis dans les souffrances pour vous, et j’accomplis dans ma chair ce qui reste encore à souffrir des afflictions du Christ pour son corps qui est l’assemblée. » ? C'est la réelle intercession, la prière de confession et d'identification.
« Souviens-toi, je te prie, de la parole que tu as commandée à ton serviteur Moïse, en disant, Si vous êtes infidèles, je vous disperserai parmi les peuples; et si vous revenez à moi, et que vous gardiez mes commandements et que vous les pratiquiez, quand vos dispersés seraient au bout des cieux, je les rassemblerai de là et je les ramènerai au lieu que j’ai choisi pour y faire demeurer mon nom. », Néhémie 1 :8-9.
Ce que nous voyons dans ces paroles, c'est la foi, parce qu'elle s’appuie sur la Parole de Dieu, la Parole est la base de toute la considération de Néhémie; il saisi une position dans la Parole de Dieu et dit : « Je crois fermement à cette Parole, aussi je m'appuie sur elle ». Vous verrez très souvent que c'est là la base de la prière efficace. J'ai été impressionné l'autre jour en lisant le Psaume 119, et je soulignai cette phrase « selon ta Parole », à mesure que je la rencontrais : « Fais-moi vivre, selon ta parole. », Psaume 119 :25.
« Affermis-moi, selon ta parole. », Psaume 119 :28.
Et ainsi de suite. David plaidait avec Dieu sur la base de Sa Parole, et il fixait sa foi en Dieu. Dieu et Sa Parole sont semblables. Ils sont immuables. Ils sont inaltérables. Ils sont établis et fidèles. Et si nous nous approchons de Dieu en nous appuyant sur Sa Parole, nous avons une base de confiance, la base d'une foi sûre. Il serait très bon pour nous de nous exercer davantage dans cette perspective. « Fais-moi vivre, selon ta Parole. »
C'est la foi en la Parole de Dieu; le Seigneur honore cela; et c'est Sur une base de confiance que nous devrions nous approcher de Lui. Néhémie ramène simplement le Seigneur à Sa propre Parole, et cela, c'est être fidèle à la Parole de Dieu! Prenons Esaïe 58. Ésaïe avait vécu longtemps avant les jours de Néhémie ; la disposition des livres peut naturellement nous tromper à cet égard; mais Alors qu'arrivera-t-il ?
« On t'appellera : réparateur des brèches, restaurateur des sentiers d’habitation. », Ésaïe 58 :12.
Ce réparateur et ce restaurateur c'est Néhémie. Et Néhémie ramène le Seigneur à Sa Parole, et le Seigneur accomplit véritablement Esaïe 58 par le moyen de Néhémie. Vous le voyez, c'est cela qui est la base, plaider la Parole avec foi.
Ésaïe avait vécu longtemps avant Néhémie ; et il avait prononcé ces paroles : « Si tu ôtes du milieu de toi le joug, si tu cesses d’étendre le doigt … Si tu gardes ton pied de profaner le sabbat, de faire ton plaisir en mon saint jour…» Ésaïe 58 :9,13.
Continuons :
« Je te supplie, Seigneur, que ton oreille soit attentive à la prière de ton serviteur, et à la prière de tes serviteurs qui prennent plaisir à craindre ton nom. », Néhémie 1 :11.
La crainte du Seigneur, lorsque nous l'étudions à la lumière de toute la Parole de Dieu, signifie simplement que nous nous abandonnons entièrement à la volonté de Dieu, que la volonté de Dieu prend pour nous la prééminence. Lorsque le Seigneur Jésus dit :
« Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite. », Luc 22 :42. « Il a été à cause de sa crainte », (Hébreux 5 :7). C'était une consécration entière et absolue à la volonté de Dieu, quoi qu'il pût en coûter; cela, c'est la crainte du Seigneur, le commencement de la sagesse. Ici donc, comme chose centrale dans ce onzième verset, nous trouvons le plaisir en l'Éternel. Nous pouvons employer un mot, soit abandon, soit consécration, celui que nous préférons. « Que ton oreille soit attentive à la prière de ton serviteur, et à la prière de tes serviteurs qui prennent plaisir à craindre ton nom ». C’est cela, l'abandon au Seigneur, la consécration au Seigneur ; et nous savons parfaitement bien que, dans la prière d'intercession, nous n'arrivons à rien avant d'être à cette position, où tout ce qui est personnel, notre propre plaisir et notre propre satisfaction, est mis de côté, et que seuls les intérêts du Seigneur gouvernent notre cœur. C'est là, je pense, un cri transcendant dans cette prière; et pour une prière d'intercession véritable, il nous faut arriver à cette position. Nous avons prié, nous avons été importuns, persistants, passionnes, oppressés; nous nous sommes appuyés sur la Parole de Dieu; et il peut cependant s'être trouvé encore un petit fragment de notre propre plaisir, qui donnerait de l'ardeur à notre lutte dans la prière. Si juste que soit notre position à l'égard de la Parole, le Seigneur doit attendre jusqu'à ce que tout intérêt personnel soit résolument mis de côté. Et lorsque nous arrivons à la place où il est vrai que seul le bon plaisir de l'Éternel est en vue, et que le Seigneur peut faire ce qu'Il veut, où tout notre désir est que Sa volonté soit faite et que tout notre plaisir est en Lui, pour craindre Son Nom et être entièrement abandonné à Sa volonté, alors nous avons un accès libre auprès du Seigneur, alors nous sommes réellement dans l'esprit de prière.
Vous le voyez, nous arrivons là, et la dernière chose que le Seigneur ait à nous demander est celle-ci : « Es-tu en cela ? As-tu quelque intérêt personnel dans cette question ? » Il faut alors que notre cœur soit éprouvé, afin que nous comprenions si c'est notre propre désir que nous voulons ou si, après tout, c'est uniquement le plaisir personnel et le délice du Seigneur, et que, si la chose que nous demandons n'est pas selon le plaisir du Seigneur, alors il faut que nous ne la voulions plus. Lorsque nous en arrivons là, nous avons un accès libre, et la prière est complète.
On le voit donc, nous avons ici un modèle de prière d'intercession; et l'on pourra comprendre, par le moyen de cette petite analyse, ce que nous impliquions en disant qu'il doit y avoir cette histoire plus profonde de prière, où tout est soumis au Seigneur, pour que les prières qui sont des cris, des implorations, ces prières qui s'élèvent au moment du besoin, soient efficaces. Nous édifions toutes nos autres prières sur ce fondement, et parce que ceci est le fondement, toute autre prière repose là-dessus. Il faut premièrement que tout soit sondé et criblé.
J'espère que cette méditation rappellera à nos cœurs le désir du Seigneur. L'instrument qui doit être employé d'une manière particulière pour Sa satisfaction doit être un instrument de prière comme cela. Tout ce qui nous est apporté comme lumière doit être reçu dans la prière et vécu aussi dans la prière; la prière doit tenir la première et la dernière place dans l'accomplissement de notre ministère. Que le Seigneur révèle ces choses dans nos cœurs!
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